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06 Nov

Dans la Peau de Quelqu'un de Normal

Publié par Julien R. Meyselle  - Catégories :  #Short-stories

Bonjour tout le monde, on se retrouve aujourd'hui après un bon temps de repos, avec une nouvelle short-story. En tant qu'auteur, j'aime beaucoup les récits à la première personne. D'abord grandement influencé par ce que je suis moi-même, j'ai décidé de prendre du recul, et de me mettre dans la peau de quelqu'un d'autre. Je le ferais le plus souvent possible. Ce n'est aujourd'hui qu'un premier épisode de "Dans la peau de..." . Je vous laisse donc à cet écrit, bonne lecture à vous.

Dans la Peau de Quelqu'un de Normal

       Les histoires sont toutes les mêmes.

     Tout le monde, aux yeux de tout le monde, est gentil ou méchant, beau ou laid, gagnant ou perdant. Les gens n'ont pas de juste milieu. On nous le fait toujours croire un temps, mais tout est dans cette dernière phrase : un temps. Un temps bien défini, souvent court, parfois trop long, mais finalement, le blanc ou le noir l’emporte, de votre côté. Pas le gris. Pauvre gris. La moyenne n’attire pas, soyons francs. Seuls les extrêmes attirent notre attention. Je veux vous faire changer cette vision. Soyez comme moi, soyez... Normaux, pour changer.

     Je me lève, je déjeune. Ma mère me demande de me dépêcher : j’exécute. Je me brosse rapidement les dents, m’attardant sur les quelques corn-flakes qui sont restées là. Passionnant. Mon sac à dos à sa place – sur mon dos – je suis fin prêt. Je quitte la demeure familiale, marche. Cinq, dix minutes. La campagne autour de moi est froide et silencieuse, mais le soleil est pourtant présent. Le juste milieu.

     J’arrive enfin à l’arrêt de bus. J’attends. Cinq, dix minutes. Le bus est là, je monte, m’isole, casque sur la tête. Une musique, une seconde, la troisième arrive, finit, le bus s’arrête. Il se remplit, repart. Les musiques continuent. Deux autres arrêts et me voilà à l’école. Je rentre silencieusement, monte les marches, une à une, et arrive devant ma salle. J’attends, dans mon coin. Le professeur arrive, nous fait entrer. Un bonjour, je m’assois. Il rend nos copies. Un 10. Sur 20. La moyenne, habituel. Nous continuons. C’est fade, monotone, ennuyant. Je papote avec le voisin d’en face, d’à côté, de derrière. La fille qui m’attire m’observe en coin, mais rien n’y fait, je ne l’attire pas davantage. Un autre cours de la sorte, puis deux, trois. La pause déjeuner arrive.

     Je rejoins la cafétéria, attends dans la file. Cinq, dix minutes. On me sert mon plat de pâtes, la sauce est justement dosée. Ni trop, ni pas assez. Juste. Je mange, discute, rigole. Je me débarrasse. La pause continue. Je discute, rigole, observe la fille que j’attire, en coin, mais rien n’y fait, elle ne m’attire pas davantage. Je rejoins ma salle de classe. Un cours passe, un second, le troisième arrive. La journée se finit. Je me lance. Je m’approche de celle qui me plaît tant. Lui fais des avances. Elle ne me hait point, mais ne m’aime pas. Nous sommes amis. Juste. Je rejoins le bus.

     J’attends. Cinq, dix minutes. Le bus est là, je monte, m’isole, casque sur la tête. Une musique, une seconde, la troisième arrive, finit, le bus s’arrête. Il se remplit, repart. Les musiques continuent. Deux autres arrêts et me voilà à l’arrêt le plus proche de la maison.

    Je marche. Cinq, dix minutes. La campagne autour de moi et bruyante et chaleureuse, mais la nuit se couche. Le juste milieu.

     Me voilà chez moi. Je prends ma douche, regarde ensuite mon agenda. Quelques exercices. Je les commence, ça m’ennuie, j’arrête. Je n’ai pas tout fait, mais j’ai commencé. Ni correct, ni incorrect. Je lis, allume la console. Ça m’ennuie. Je l’éteins, vais manger. On discute, rigole. Ma famille est normale. Pas trop sévère, pas trop gentille. Juste.

     Je navigue un peu sur internet, rejoins les réseaux sociaux. Des discussions sans importance. Ça m’ennuie. J’éteins l’ordinateur, vais me coucher.

     Ce fut une bonne journée.

* * *

 

"La normalité est une expérience plus extrême que ce que les gens veulent communément admettre." - David Cronenberg

 

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